Chroniques de Dennis Palumbo [#2]

Votre «bébé»

par Dennis Palumbo

En tant qu’ex-scénariste cinéma et TV à Hollywood, aujourd’hui psychothérapeute spécialiste des questions liées à la créativité, on me demande souvent quel est mon objectif principal quand je travaille avec des patients scénaristes. Cette question a bien entendu de multiples réponses, suivant le genre de problèmes évoqués en cours de thérapie. Mais parmi la myriade d’objectifs professionnels et personnels que j’essaie d’atteindre d’entente avec mes patients, un souci saillant semble émerger: aider l’auteur à développer « un rapport bénin » avec son talent.

Qu’est-ce que j’entends par là? Pour répondre, laissez-moi formuler une question, celle que je pose souvent aux personnes qui participent à mes ateliers et workshops: traitez-vous votre métier et votre talent d’écriture de la manière dont vous avez été traité en tant qu’enfant?

Par exemple: si, enfant, vous étiez sans cesse critiqué et jugé, êtes-vous aussi critique et exigeant vis-à-vis de votre écriture? Une mauvaise journée à votre ordinateur est-elle une raison de douter de vous-même et de vous flageller?

Autre scénario possible: si vos parents avaient besoin que vous soyez parfait et que vous ne fassiez jamais d’erreurs ou pas moins que votre mieux, imposez-vous les mêmes conditions à votre écriture? Tout comme les parents qui attendent de leur enfant qu’il soit parfait pour se sentir bien dans leur peau, l’opinion que vous avez de vous-même dépend-elle du succès que vous rencontrez à travers l’écriture?

Lorsque je suis en séance avec mes patients scénaristes, je suis souvent frappé par la rage, le dégoût et la déception qu’ils ressentent à l’égard de leur travail. Comme s’il suffisait de menacer, cajoler ou raisonner son talent pour qu’il se déploie.

J’ai reçu une fois une patiente, qui, frustrée par les dernières pages du roman qu’elle était en train d’écrire, les avait apportées dans mon cabinet uniquement pour les détruire devant moi. Elle détestait son travail et ce qu’elle pensait qu’il « disait » à son propos.

À mesure que nous avions exploré ses sentiments, le souvenir de nombreux commentaires caustiques et dédaigneux sur son intelligence et son potentiel professionnel était remonté à la surface. Ces remarques avaient été assénées par un père qui lui avait bien fait comprendre à quel point elle l’avait déçu. En tant qu’adulte, elle expliquait la déception qu’elle ressentait vis-à-vis de son écriture par la certitude que son travail était aussi indigne qu’elle et qu’il ne méritait que son mépris le plus furieux.

Ces quelques lignes me font penser à une expérience que j’ai vécue il y a de nombreuses années. Je rentrais d’une fête et je réalisai soudain au volant de ma voiture que j’avais oublié ma veste en cuir (hors de prix) au domicile de mon hôte. Fâché contre moi, je fis demi-tour, et, pendant tout le trajet, je ne cessai pas de maudire ma propre stupidité et ma mémoire défaillante. Au milieu de cette litanie faite de moqueries et d’autoflagellation, je me tus soudain, comme si je m’entendais pour la première fois. J’ai toujours été assez dur contre moi, en particulier quand je fais des erreurs, mais à entendre le ton injurieux que j’avais employé, on aurait pu croire que j’avais commis le crime du siècle. Tout cela pour une veste, pour l’amour de Dieu!

C’est alors que je jetai un regard sur le siège à mes côtés. J’imaginai que s’y trouvait assis l’enfant de six ans que j’avais été. C’était ce pauvre gosse qui avait oublié sa veste et c’était lui que je venais de réprimander. L’envie de me répandre en invectives disparut aussitôt.

Je n’ai jamais oublié cet instant et je le revis chaque jour de manière similaire dans le cadre de mes activités de thérapeute. Les auteurs attendent que leur écriture confirme la haute estime qu’ils ont d’eux ; ils réprimandent leur talent quand ce dernier n’est pas à la hauteur de leurs espérances ; ils s’enferment dans une dynamique d’affrontement avec l’« enfant » que représente leur écriture.

L’ironie de cette logique est évidente. Après tout, combien de fois n’avez-vous pas entendu un auteur décrire son scénario comme son « bébé »? Cependant, qui oserait traiter un bébé de la manière dont beaucoup de scénaristes traitent leur travail?

Imaginez plutôt: si votre enfant de six ans venait vers vous avec un dessin fait en classe, lui diriez-vous: « Tu appelles ça un dessin? Si c’est ce que tu peux faire de mieux, il serait peut-être temps que tu passes à autre chose. Tu ne gagneras jamais ta vie avec des trucs comme ça. En outre, comment crois-tu que je me sente à l’idée d’avoir un gosse qui dessine aussi mal? Je suis trop embarrassé pour dire que tu es à moi. »

Si vous étiez cet enfant, seriez-vous enthousiaste à l’idée de montrer votre prochain dessin à ce parent? Ne vous sentiriez-vous pas plutôt cassé, incapable et rejeté?

Cette scène peut bien sûr sembler ridicule, voire même incroyable. Pourtant, beaucoup d’auteurs engagent chaque jour un dialogue intérieur de cet acabit avec leur écriture.

Ce dont nous parlons maintenant, c’est de la tendance à juger invariablement son travail de manière sévère et injuste. En fait, pour la majorité de mes patients scénaristes, le principal problème de leur vie professionnelle est la lutte sans fin contre leur « critique intérieur », cette « voix » tenace parfois dure et presque toujours accusatrice qui déprécie ou renie leur travail.

D’ailleurs, le terme « critique intérieur » est un concept si connu dans notre culture que des millions de dollars sont dépensés chaque année pour des livres, cassettes et séminaires qui promettent de réduire au silence – voire même de bannir pour toujours – ce bourreau présent dans l’univers intérieur de la plupart des gens.

Selon moi, cette approche est erronée pour deux raisons: premièrement, l’idée de vouloir tuer la part critique et moralisatrice de votre psyché valide la croyance selon laquelle il y a en vous quelque chose qui cloche et qu’il faut le réparer, et que ce « vous » perfectible sera un jour à l’abri de tels conflits ; deuxièmement, c’est impossible.

Dans l’écriture, il n’y a certainement rien de plus douloureux que de se battre contre ses propres doutes et une farouche haine de soi. J’ai reçu des patients qui détestaient littéralement tout ce qu’ils écrivaient – ce n’était jamais assez bon, drôle, intelligent ou commercial. Même ceux qui ont un avis plus nuancé sur leur création reconnaissent qu’ils ne parviennent pas au bout de leurs textes sans stresser à l’idée de devoir constamment tenir leur critique intérieur à distance.

Tuer son critique intérieur n’est pas seulement impossible, ce n’est aussi tout simplement pas souhaitable. C’est une partie intégrante de qui vous êtes. Une partie aussi nécessaire que votre enthousiasme, vos habitudes de travail, vos passions, vos haines, vos joies, vos regrets. Parce qu’à l’image de toutes ces facettes de votre vie psychologique, le critique intérieur est une épée à double tranchant.

Voyez la chose de cette manière: le même critique intérieur qui juge votre travail si sévèrement vous permet de discerner ce qui vous plaît et ce qui ne vous plaît pas, de façonner vos opinions, de prendre des décisions. Il renforce aussi la foi en votre expérience subjective, celle qui vous aide à choisir ceci plutôt que cela.

Nous avons tous besoin d’un sens du jugement pour naviguer dans le monde. La quantité et l’intensité de ce jugement, comme beaucoup de choses dans la vie, doivent s’équilibrer. L’idéal est de n’en posséder ni trop, ni trop peu.

Par exemple, imaginez que vous attendiez pour traverser la rue à un carrefour très fréquenté. En l’absence de jugement, vous pourriez ignorer le feu rouge et traverser en courant ; à l’inverse, sous l’emprise d’un jugement excessif, vous resteriez figé sur le trottoir quand bien même le feu passerait au vert, et vous n’iriez par conséquent jamais nulle part.

À travers cet exemple, je suggère simplement que nous ne jugions pas trop sévèrement le fait que nous avons un juge intérieur. Écrire sous le regard d’un critique omniprésent est déjà suffisamment éreintant sans encore perdre son temps à s’en vouloir d’être engagé dans un pareil combat.

Rappelez-vous aussi que le critique intérieur est une épée à double tranchant. Si nous tolérons avec compassion cette composante troublante de nous-mêmes, nous pouvons même apprendre quelque chose.

Cela me ramène à une expérience personnelle vécue alors que je suivais moi-même une thérapie, à l’époque lointaine où je me battais contre des problèmes douloureux, comme par exemple une peur profonde de l’échec malgré l’apparent succès de ma carrière de scénariste. Mes séances étaient si terribles que je songeais souvent à mettre un terme à ma thérapie.

A ma grande surprise, toutefois, je ne baissai pas les bras. Quand j’en parlai à mon thérapeute, il suggéra que si ma peur de l’échec était bel et bien une source de souffrance, c’était cette même peur qui me faisait revenir à son cabinet semaine après semaine. En d’autres termes, la cause du problème nourrissait ma détermination à m’en débarrasser. Je n’allais tout simplement pas abandonner.

C’est à ce moment-là que je réalisai à quel point mon problème était une épée à double tranchant. A l’instar du concept du yin et du yang, tous les aspects ou presque de notre vie émotionnelle ont à la fois une composante constitutive et invalidante. Le travail consiste à examiner le problème qui nous affecte - un critique intérieur intransigeant, par exemple - et d’en déterminer les aspects positifs et négatifs, à la fois dans notre travail et notre vie.

Si l’on approche son critique intérieur de cette manière tout au long de sa vie, la cohabitation est possible. A côté de la douleur infligée par ce regard intrusif, nous pouvons aussi développer le courage d’affronter la sensation de défaite liée à nos yeux à cette douleur. Ce combat a de tout temps été celui de l’artiste. Rollo May l’appelle « le courage de créer ».

Ou, plus simplement: vous êtes un auteur et parfois vous êtes votre pire critique. Cela signifie que, pour reprendre la métaphore avec laquelle j’ai débuté, vous êtes parfois ce parent déraisonnable, exigeant et impitoyable qui dénigre ses propres ambitions artistiques.

Cela dit, il est important de se rappeler qu’on peut perdre la foi dans son travail même si l’on se sent en confiance et si l’on a des affinités avec son écriture.

Il y a plusieurs années, je traitais une patiente scénariste qui répétait souvent qu’elle avait deux grands amours: Susie, sa fille adolescente, et l’écriture. Je me souviens très bien de ses luttes à une époque particulièrement turbulente de sa vie. Ses deux derniers scénarios avaient succombé d’une « mort lente » au sein d’un studio et celui sur lequel elle travaillait venait d’être confié à un autre scénariste, plus jeune et donc forcément plus « hot ». Parallèlement, elle luttait quotidiennement chez elle contre une fille de plus en plus rebelle. Finalement, elle en vint à tirer ce constat douloureux lors de l’une de nos séances. « Récemment, dit-elle avec hésitation, comme si cette idée la déroutait, je ne crois pas que j’apprécie les choses que j’aime. »

A l’évidence, elle n’avait pas de peine à voir son dilemme. Agée d’une quarantaine d’années, elle avait travaillé dur pour gagner ses galons de scénariste. Elle avait rencontré un succès modeste - un ou deux de ses scénarios avaient été portés à l’écran - et en avait retiré un certain bénéfice financier. De plus, elle avait toujours eu sous le coude un projet en développement ou un contrat de six semaines en vue d’une réécriture. Son agent la rappelait toujours. Plus important encore, elle avait toujours aimé écrire…

Mais au cours des dernières années, la situation s’était lentement détériorée. L’industrie faisait-elle preuve d’âgisme ou le marché avait-il tout simplement évolué? Son énergie créatrice s’était peut-être tarie, ce qui peut arriver quand on vit un divorce et qu’on doit s’occuper seul d’un enfant. Une chose était sûre, cependant: sa carrière était au point mort. Les offres étaient moins nombreuses, son travail était refusé de plus en plus souvent ou réécrit dans une large mesure. Elle avait fini par verser dans l’incompréhension et la rage, cet état décrit de manière si parlante par Sartre.

Sa fille Susie, alors âgée de 16 ans, représentait un défi tout aussi rageant pour quiconque idéalise l’amour inconditionnel qu’une mère devrait porter à ses enfants. Sa rébellion, joyeusement décrite par les thérapeutes comme une « période de différenciation », prenait la forme habituelle: sexe, drogue et incapacité pathologique à être d’accord avec sa mère à propos de tout.

Tandis que nous travaillions ensemble durant cette période troublée, je ne cessai de répéter dans ma tête ses paroles. Récemment, je ne crois pas que j’apprécie les choses que j’aime. De prime abord, leur sens était clair: elle aimait sa fille et l’écriture, seulement ses deux amours semblaient en ce moment ne pouvoir lui offrir que peine, rejet et humiliation.

Mais au-delà de cette évidence, qu’était-elle en train de me dire? Qu’elle ne pouvait aimer quelque chose que si elle l’appréciait, et que pour qu’elle l’apprécie il était nécessaire qu’elle obtienne en retour des récompenses personnelles et professionnelles à la hauteur de ses attentes? Certainement pas. Elever sa fille avait toujours été une lutte (comme c’est le cas pour beaucoup de parents), mais cela n’avait pas empêché son amour pour Susie de grandir avec les années. De même, sa carrière de scénariste avait certes été marquée par autant de triomphes que d’échecs, à l’instar de tous ses confrères, mais elle entamait chaque nouveau projet d’écriture avec l’excitation d’un astronaute qui pose le pied sur une nouvelle planète.

A côté de quoi étais-je en train de passer? Je m’en rendis compte assez rapidement, lors d’une séance où je lui rappelai ce qu’elle m’avait dit au sujet de ne pas apprécier les choses qu’elle aimait. Elle avait apparemment oublié sa phrase et parut gênée à l’idée de l’avoir même prononcée.

« Ai-je dit que je n’aimais pas Susie? Ou l’écriture? »

J’acquiesçai. « Mais personne ne songerait à vous en blâmer. Rappelez-vous tout ce qui s’est passé avec votre fille. Depuis la semaine dernière, vous ne vous parlez même plus.

- C’est vrai. Je suis lassée qu’on me dise d’aller me faire foutre toutes les deux minutes.

- Pour ce qui est de votre carrière, poursuivis-je, vos projets ne sont-ils pas constamment réécrits par des gamins qui se la pètent parce qu’ils viennent de signer un contrat de plusieurs millions de dollars avec Paramount?

- Oui, merci de me le rappeler. J’avais presque réussi à l’occulter.

- Ecoutez, lui dis-je, les deux choses que vous aimez le plus sont en train de vous éreinter. Comment pourriez-vous décemment le tolérer?

- Mais je dois l’accepter, répliqua-t-elle. Ou alors… »

Elle s’arrêta. Je suivis mon intuition: « Ou alors cela signifie que vous n’aimez réellement ni votre fille ni l’écriture. La déception n’a pas de place dans la conception de l’amour que vous portez à ces deux choses. Vous n’acceptez pas d’être contrecarrée, incomprise et mal appréciée, ni encore moins que l’écriture et votre fille vous brisent occasionnellement le cœur. »

Elle acquiesça. « C’est juste. J’ai seulement le droit d’être déçue par moi-même… parce je ne suis pas à la hauteur.

- C’est là où je veux en venir, lui dis-je. Quand on aime quelque chose (son travail, sa compagne ou son compagnon, un enfant), on a meilleur temps d’anticiper le moment où on le décevra et celui où on sera déçu. Si nous ne sommes pas ouverts à ça, je ne crois pas que l’on puisse parler d’amour.

- Maintenant vous commencez à me taper sur le système…

- Bien sûr. Nous entretenons nous aussi une relation, même si elle est d’une autre nature que celle que vous avez avec votre fille ou votre travail. Nous sommes condamnés à nous taper sur le système de temps à autre. »

Elle prit le temps de digérer tout cela. « Donc il me suffit d’endurer tout ça… cette colère que je ressens contre tout ce qui m’entoure, jusqu’à ce que…

- … jusqu’à ce que vous soyez O.K. avec. Puis ce nouveau sentiment vous permettra d’avancer. Cela pourra prendre du temps. Votre relation à Susie et à votre écriture connaîtra peut-être de grands changements. Mais je parie qu’à terme vous vivrez en paix avec les deux. »

Et c’est ce qui se passa. Pour cela, elle dut accomplir un travail colossal et s’engager dans un combat quotidien afin de garder une bonne attitude vis-à-vis de sa fille et de son écriture, mais elle finit par y arriver.

Cela me ramène à ce qui je crois est le but fondamental de tout scénariste: développer une relation bénigne avec son talent. En d’autres termes, il convient de se demander si vous traitez votre écriture de la manière dont vous étiez traité en tant qu’enfant, et quels sentiments (positifs ou négatifs) ce rapport fait naître en vous.

À l’image des enfants qui aspirent à être acceptés et à mériter la confiance des autres, les auteurs doivent apprendre à s’accepter et à se faire confiance. Quand ils y parviennent, il devient plus facile d’accepter et de faire confiance à l’écriture qui jaillit, et de voir quelles leçons elle peut apporter – quoi qu’en pensent les auteurs.

Si tout va bien, votre écriture se sentira protégée comme un enfant aimé et apprécié, et non plus menacée. Elle contribuera au développement de votre liberté créative, nécessaire pour prendre des risques, faire des erreurs ou encore se tromper de chemin.

Et donc, pour vous, l’auteur, votre vie ou votre mort ne dépendra plus de chaque scène ou de chaque page que vous écrirez. Vous ne serez plus à la merci d’un « jugement » sans pitié sanctionnant votre mérite et votre talent.

Finalement, vous deviendrez ce parent attentionné et à l’écoute qui est ravi par le simple fait que son enfant a fait un dessin. Pour vous, une « bonne » scène sera une scène que vous aurez écrite, un « bon » traitement sera un traitement que vous aurez terminé et une « bonne » journée à votre ordinateur sera une journée durant laquelle vous aurez été au rendez-vous et vous aurez écrit.

Parce qu’en fin de compte, chaque mot - comme chaque enfant - est précieux, quel que soit son pouvoir, son éloquence et sa viabilité. Votre écriture est l’expression continue de votre expérience subjective, destinée à la fois au monde et à vous. Cela dans l’espoir d’entrer en contact avec les autres et de révéler la nature des liens qui nous unissent et qui font de nous des êtres humains.


Autrefois scénariste à Hollywood (My Favorite Year, Welcome Back, Kotter, etc.), Dennis Palumbo, M.A., MFT, est maintenant un psychothérapeute spécialisé dans les questions liées à la créativité.

dennispalumbo.com


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